Tout ça pour ça ? En dépit des efforts déployés ces dernières années, c’est en substance l’appréciation de la Cour des comptes sur l’état de la santé des détenus. Il y a 20 ans la loi de santé transférait la prise en charge sanitaire des détenus de l’administration pénitentiaire à des équipes médicales rattachées à des établissements de santé. Un dispositif que la Cour a évalué dans son rapport annuel présenté mardi.
Le constat dénonce une offre de soins pas encore à la hauteur. Malgré un doublement des personnels de santé, des spécialités médicales comme la psychiatrie n’arrive pas pour l’instant à répondre aux besoins, plus élevés que dans la population générale. En cause selon les magistrats, la faible attractivité de l’exercice médical en prison et les disparités de répartition territoriale des personnels de santé.
Autre point noir, les capacités d’hospitalisation somatiques, avec des lits sécurisés dans les hôpitaux. La difficulté d’organiser le transfert des détenus représenterait notamment un frein important à l’accès à ses services hospitaliers.
La Cour des comptes souligne également des problèmes de prise en charge globale. Difficultés d’accès aux soins, protection sociale ineffective, absence de secret médical font partie des problèmes récurrents, qui affecte la santé des prisonniers.
Enfin du point de vue financier, la santé pénitentiaire est aujourd’hui supportée par l’assurance maladie, et les circuits financiers existant sont montrés du doigt comme lourds et dysfonctionnants. Dans ses recommandations la Cour évoque donc l’éventualité de faire rentrer les détenus dans le champ de la CMU et de la CMU-C.
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