La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a qualifié jeudi de « sabotage politique » la décision de certaines complémentaires santé d'augmenter leurs prix en 2019 en prenant prétexte de la réforme à venir du « reste à charge zéro ».
Promesse de campagne d'Emmanuel Macron, le remboursement intégral de certaines lunettes, prothèses dentaires et audioprothèses doit entrer en vigueur progressivement d'ici à 2021.
Cet étalement sur trois ans est censé permettre aux complémentaires santé (assurances, mutuelles, institutions de prévoyance) de ne pas relever leurs tarifs davantage que les années précédentes.
Une réunion le 18 décembre
« Il est hors de question que les mutuelles profitent d'une réforme à laquelle elles ont participé, qui a été négociée, qui a été signée entre tous les partenaires, pour augmenter leurs prix. Je ne le tolérerai pas », a déclaré Mme Buzyn sur France Culture.
Certaines complémentaires ont pourtant déjà envoyé des courriers à leurs assurés pour les avertir des hausses qu'elles appliqueront dès janvier et qu'elles justifient par les premières mesures du « reste à charge zéro », a expliqué son cabinet à l'AFP.
« J'appelle ça un sabotage politique et je vais le dire aux mutuelles », a affirmé la ministre de la Santé, qui présidera une réunion de suivi de la réforme le 18 décembre prochain.
« L'investissement qui leur était demandé pour mettre en œuvre cette réforme est modeste par rapport aux frais de gestion et au chiffre d'affaires », a-t-elle souligné, précisant que « les trois quarts des dépenses seront prises en charge par la sécurité sociale ».
Fin octobre, Agnès Buzyn s'était engagée à ce que cette réforme rebaptisée « 100 % santé » n'ait pas de conséquences sur les cotisations. « Nous demandons aux mutuelles d'absorber à peu près 250 millions d'euros sur trois ans », soit un quart du coût de la réforme, ce qui « ne représente rien par rapport à leur budget de 36 milliards », a ajouté la ministre.
Avec AFP
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