« Merci pour votre proposition. Je n’ai rien à dire. Désolé. Bien à vous. » C’est par ce SMS laconique que le Dr Jérôme Cahuzac a répondu à la demande d’interview du « Quotidien », quelques jours avant l’ouverture de son procès. L’ancien ministre délégué au Budget comparaîtra du 7 au 17 février devant la 32e chambre du tribunal de grande instance de Paris. Il répond, ainsi que son épouse Patricia, de fraude fiscale, de blanchiment d’argent provenant de fraude fiscale et de perception par un membre d’une profession médicale d’avantages procurés par une entreprise dont les services ou les produits sont pris en charge par la Sécurité sociale, ainsi que de déclaration mensongère de patrimoine.
Il avait été mis en examen le 19 mars 2013, exclu le jour-même du gouvernement, après avoir nié pendant plusieurs mois les accusations portées contre lui par Mediapart, au sujet de son compte en Suisse. Reconnaissant les faits sur son site, il a demandé « pardon au président de la République et au Premier ministre pour le dommage causé ». Et il a démissionné de son mandat de député du Lot-et-Garonne, renonçant à toute activité politique.
Le médecin n’a pas repris son activité médicale
L’Ordre départemental des médecins de Paris l’a sanctionné avec une interdiction d’exercer pendant six mois, dont trois avec sursis, estimant, selon la présidente du CDOM, Irène Kahn-Bensaude, qu’il avait « déconsidéré la profession de chirurgien ».
Mais à l’issue de cette période d’interdiction, le Dr Cahuzac n’a pas repris son activité médicale, tandis que son épouse, contactée par « le Quotidien », poursuit son exercice, dans la clinique Cahuzac, spécialisée dans les microgreffes capillaires et installée dans le luxueux appartement du 7e arrondissement acquis par le couple.
Alors que son procès est annoncé comme l’un des grands rendez-vous judiciaires de l’année, l’ancien ministre a confié sa défense à Jean Veil, un ténor du barreau qui a déjà défendu Jacques Chirac, Dominique Strauss-Kahn et Pierre Bergé, lequel se montre aujourd’hui tout aussi mutique que son client.
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