Nouveau périmètre, réaffectation des moyens et des équipes, attention toute particulière aux zones fragiles… Fruit de 11 mois de réflexion, l’ARS Aquitaine Limousin Poitou-Charentes a entamé sa révolution territoriale, sous la houlette de son directeur général, Michel Laforcade. « Notre nouvelle organisation s’appuie sur deux principes adaptés à la plus vaste région de France, explique-t-il. D'un côté, la concentration au siège bordelais des services stratégiques chargés d’établir et piloter notre politique, et de l'autre, la très forte déconcentration de la mise en œuvre de cette politique avec davantage de pouvoir et de moyens aux 12 délégations départementales. »
Ces dernières verront leurs effectifs passer de 240 à 475 personnes d’ici à 3 ans, soit 235 postes supplémentaires pris dans les anciens sièges des ARS de Limoges et Poitiers, grâce à des économies d’échelle. Le nombre total des emplois de la nouvelle ARS demeure à périmètre constant (874 personnes). La mobilité géographique se fera sur le principe du volontariat. En tout, 300 personnes tout de même devraient changer d’affectation géographique ou fonctionnelle. Certains services centraux seront basés à Limoges (expertise financière des établissements, lutte contre les déserts médicaux) et à Poitiers (santé et environnement).
Priorité aux consultations avancées des spécialistes
L’égalité d’accès aux soins reste la première priorité, un immense défi pour la première région rurale de l'Hexagone. Le patron de l'ARS mettra l'accent sur le développement des consultations avancées de médecins spécialistes libéraux – hospitaliers publics ou privés. Une politique de « volontariat incitatif » (rémunération supplémentaire, dédommagement) sera engagée pour inviter ces praticiens à consulter au cœur des zones enclavées. Un effort sera réclamé aux trois CHU pour inciter leurs anesthésistes et obstétriciens à travailler en temps partagé dans les petits hôpitaux.
La télémédecine sera également promue, à partir de maisons de santé, d’EHPAD ou avec l’expérimentation d'un bus dentaire s’installant sur les places de village. Pour les plus démunis (SDF, demandeurs d’asile) des consultations seront organisées sur les lieux de passage – restaurants du cœur, secours populaire… La démocratie sanitaire fera enfin l’objet d’une expérimentation dans un quartier bordelais auquel l’ARS allouera un budget (jusqu'à 50 000 euros) pour engager des actions choisies par les usagers.
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