La France est toujours à la dernière place du nombre d’appareils d’IRM par million d’habitants : 10,7, contre 20 en moyenne en Europe et près de 30 en Allemagne et au Danemark. Le délai d’attente pour obtenir un rendez-vous dans un contexte d’urgence oncologique est de plus de 30 jours en moyenne, le même depuis une dizaine d’années, avec des disparités selon les régions (1). En 2013, 38 équipements supplémentaires ont été installés, soit un taux d’augmentation de 5,9 %, un des plus faibles de ces 10 dernières années. Or les indications de cet examen sont en nette progression.
Et pourtant, les appels des professionnels de l’imagerie regroupés au sein de la Société française de radiologie et l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ne manquent pas ! Leurs arguments plaident pour le développement indispensable du parc de machines. « L’IRM doit pouvoir être un examen de première intention, insiste le Pr Jean-Pierre Pruvo (Lille), d’autant qu’elle représente une innovation médicale devenue indispensable à toutes les étapes du parcours de soins. L’IRM réalisée rapidement permet un diagnoctic précis et des prises de décisions thérapeutiques immédiates ». Utile pour le diagnostic, mais également pour le suivi de la prise en charge, avec un impact sur la morbimortalité, l’IRM représente en outre une source de maîtrise des dépenses en évitant examens et traitements inutiles. Elle permet également de diminuer la durée moyenne du séjour d’hospitalisation.
Enfin, si la progression des indications de l’IRM est de 5 % à plus de 10 % chaque année (2), c’est, selon les spécialistes de l’imagerie, parce que les médecins appliquent les bonnes pratiques du Guide du Bon Usage des examens d’imagerie médicale (lire ci-dessous).
Entretien avec le Pr Jean-Pierre Pruvo, chef du service de neuroradiologie, CHRU, Lille
(1) Études annuelles d’Imagerie Santé Avenir
(2) 2013 AMR/Arlington Medical Resources, LCC
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