Gonflés au début de la crise sanitaire par le moindre recours aux soins, les excédents des complémentaires santé ont fondu de plus de 90 %, à 49 millions d'euros en 2021, selon un rapport publié vendredi.
Le Covid a aussi percuté les comptes des complémentaires santé. Après une année 2020 marquée par une double baisse des cotisations et des prestations – avec à la clé un record de 637 millions d'excédents – l'exercice 2021 a été celui du « contrecoup », indique la Drees (ministère de la Santé) dans son rapport annuel sur le secteur.
Le service statistique des ministères sociaux fait état d'un rebond de 3,1 % des cotisations, avec 39,4 milliards d'euros collectés, tandis que les remboursements sont repartis en flèche, avec une hausse de +11,6 % à 31,6 milliards. « Cette forte augmentation s’explique notamment par un effet de rattrapage après la baisse de 2020 liée à la diminution globale de la consommation de soins et biens médicaux, notamment lors du premier confinement. La dynamique des prestations s’explique aussi par la forte hausse des remboursements pour les soins concernés par la réforme du 100 % santé, en particulier les soins dentaires », peut-on lire.
Marché concentré
Une fois déduits les 20 % de frais de gestion, régulièrement critiqués par les associations de consommateurs, les 417 organismes du secteur ont dégagé un « résultat technique quasi-nul » de 49 millions d'euros, « le plus faible depuis 2011 » – date des premières études de la Drees sur le sujet. « En 2021, les charges de gestion représentent 20 % des cotisations hors taxe des organismes d’assurance. Elles sont un peu plus faibles en collectif (18 %) qu’en individuel (21 %). Les institutions de prévoyance affichent les charges les plus faibles (14 %), devant les mutuelles (20 %) et les entreprises d’assurance (22 %) », précise le rapport. A noter que ces frais de gestion en pourcentage des cotisations collectées sont stables depuis 2015.
Dans un marché toujours plus concentré – quatre fois moins d'acteurs en 20 ans – les sociétés d'assurance ont comme souvent tiré leur épingle du jeu, avec 143 millions de bénéfices et une part de marché en hausse (36 % des cotisations), tandis que les mutuelles (47 %) et les institutions de prévoyance (17 %) ont enregistré des résultats globalement déficitaires.
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