En Charente, c'est le ras-le-bol qui domine chez les effecteurs de la permanence des soins (PDS). Réunis en Assemblée générale mercredi 29 juillet, ils ont décidé le principe d'une journée santé morte lundi 4 juillet.
En cause, l'organisation du dispositif de PDS. Depuis le 2 mai dernier, ces effecteurs observent la grève des gardes pour la tranche horaire 20 heures-minuit, jugeant qu'elles ne servent à rien. « Nous réalisons moins de 3 actes par nuit en Charente, expliquait à l'époque au « Quotidien », le Dr Alain Thiburce, président de l’association de médecins effecteurs du département, alors que notre population de généralistes est vieillissante et fatiguée ». Mais l'ARS ne l'a pas entendu de cette oreille : depuis le 2 mai, un généraliste est réquisitionné tous les soirs dans chaque secteur de garde.
L'ARS fait la sourde oreille
La journée santé morte de lundi a vocation à attirer l'attention des patients et des pouvoirs publics sur une situation qui ne peut plus durer, selon le Dr Philippe Brunet, président de la CSMF-Charente. « Un de nos confrères a eu un sérieux problème de santé consécutif à une garde particulièrement stressante, on ne peut pas continuer à nous mettre la pression comme ça. » D'autant que l'association des médecins effecteurs du département a fait des propositions à l'agence régionale de santé, comme celle d'une PDS continuant à fonctionner jusqu'à 21 heures. Mais l'ARS est restée sourde, privilégiant les réquisitions.
Les praticiens, soutenus dans leur mouvement par l'URPS Médecins libéraux de la région, n'entendent cependant pas compliquer encore plus l'accès aux soins de leurs patients, déjà pénalisés par une démographie médicale vacillante. « Lundi, les confrères mettront leur téléphone sur répondeur pour orienter les demandes de soins non programmées vers les urgences, continue le Dr Brunet, mais la plupart d'entre eux honoreront leurs rendez-vous. »
Selon le dernier Atlas de la démographie médicale de l'Ordre des médecins, seuls 276 généralistes exerçaient au 1er janvier 2016 en Charente, pour une densité de 7,5 omnipraticiens pour 100 000 habitants. Le département a perdu 22,5 % de ses généralistes depuis 2007.
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