La Commission européenne a donné son feu vert à la commercialisation dans l'Union européenne du lénacapavir, nouvelle prophylaxie pré-exposition (Prep) contre le VIH, développé par Gilead sous le nom de Yeytuo (Yeztugo aux États-Unis). Administré en deux injections sous-cutanées annuelles, il change la donne en offrant une alternative plus accessible que le traitement oral quotidien, faisant espérer une meilleure prévention au sein des populations à risque (personnes précaires et pays en développement notamment).
La décision fait suite à l’avis favorable à la mise sur le marché du Yeytuo, rendu en juillet par le Comité des médicaments à usage humain (CHMP), rattaché à l'Agence européenne des médicaments (EMA). « L'UE et l'Espace économique européen enregistrent, chaque année, quelque 25 000 nouveaux cas positifs au VIH », a rappelé le Pr Jean-Michel Molina, spécialiste des maladies infectieuses aux hôpitaux parisiens Lariboisière et Saint-Louis, cité dans le communiqué. Ce chiffre montre « clairement que les modes de prévention actuels ne fonctionnent pas pour l'ensemble de ceux qui en ont besoin, a-t-il ajouté, en particulier pour les populations vulnérables. »
Le prix européen encore inconnu
Des inquiétudes persistent néanmoins sur l’accessibilité du traitement, en raison de son prix très élevé. En juin, Gilead avait indiqué à l'AFP qu’aux États-Unis, où sa commercialisation est autorisée depuis juin, le Yeztugo coûterait plus de 28 000 dollars par an et par patient. Sollicité au sujet de la tarification envisagée en Europe, le laboratoire n'a pas donné suite dans l'immédiat.
Après plusieurs mois d'appels d'experts et d'associations de malades, Gilead a néanmoins passé en 2024 un accord avec des fabricants pour produire et vendre des génériques à bas coût dans plus de 100 pays en développement et leur fournir de nombreuses doses. Le Fonds mondial, un partenariat public-privé, a annoncé en juillet avoir signé un contrat avec Gilead pour procurer aux pays à revenu faible ou intermédiaire le traitement préventif.
Le traitement suscite beaucoup d’espoir : les essais cliniques de Gilead ont démontré son efficacité importante avec une réduction de 99,9 % du risque de transmission chez les adultes et adolescents. Il n’a par ailleurs aucune résistance connue à ce jour, contrairement au cabotégravir longue durée d’action (Cab-La) utilisé en Prep et comme traitement, qui peut induire des résistances en cas de mauvaise observance. En avril 2025, une nouvelle étude de Gilead montre que le lénacapavir reste efficace à raison d’une injection par an, ce qui simplifierait d’autant plus l’accès si cette posologie venait à être autorisée.
Un nouvel antirétroviral candidat pour une Prep orale mensuelle
Un nouvel antirétroviral spécifique du VIH, le MK-8527, développé par le laboratoire Merck, a démontré sa capacité à empêcher la réplication virale in vitro et in vivo, d’après une étude publiée dans Plos Biology. Basé sur la structure moléculaire de l’islatravir, un inhibiteur de la transcriptase inverse, il a été modifié et optimisé pour renforcer son activité antivirale. Les essais in vitro sur cellules humaines ont montré que l’antirétroviral inhibe la réplication du VIH dans les cellules mononucléaires du sang périphérique.
Chez les rats et les macaques rhésus, après administration orale, le traitement est bien distribué dans l’organisme et sa clairance était faible à modérée (57 et 100 % respectivement), suggérant son potentiel pour une Prep à longue durée d’action. Sa demi-vie intracellulaire était de 48 heures, contre seulement sept pour l’islatravir. Merck a commencé des essais chez l’humain pour évaluer l’efficacité de la prise d’un comprimé mensuel de MK-8527.
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