De notre envoyée spéciale
L A Fédération des établissements hospitaliers et d'assistance privés à but non lucratif (FEHAP), réunie à Amiens en assemblée générale, a voté les mesures sur la base desquelles elle espère achever, avant la fin de l'année, la rénovation de sa convention collective.
Le dispositif retenu, qui allie une nouvelle grille de classification des emplois, un déroulement des carrières modifié (rémunérations plus fortes qu'aujourd'hui en début de carrière, mais diminution de la part liée à l'ancienneté), des éléments de modulation du salaire ainsi qu'un volet spécifique sur la rémunération des médecins, des sages-femmes et des cadres de direction, concerne les 150 000 salariés des 2 300 établissements de la FEHAP. Il devrait représenter un coût d'environ 500 millions de francs (soit 1,5 % des 36 milliards de francs que représente, chaque année, la masse salariale du total des adhérents de la fédération).
Soucieux « d'accélérer la négociation » de cette nouvelle convention, le président de la FEHAP, François Delafosse, souhaiterait aboutir à un texte signé avec les syndicats de salariés si possible avant « le 31 octobre » prochain, texte qu'il restera à soumettre à l'agrément ministériel. En attendant les effets de cette remise à plat conventionnelle - elle devrait permettre, entre autres, aux salaires nets du secteur associatif de rattraper en partie ceux de l'hôpital public - la FEHAP, où le passage aux 35 heures s'est soldé par un gel des salaires depuis octobre 1998, a conclu avec les organisations syndicales un accord prévoyant des augmentations de + 0,5 % au 1er décembre 2000 et de + 0,8 % au 1er avril 2001. « Nous en attendons l'agrément », précise, un peu inquiet, François Delafosse. Et si, au terme de plusieurs mois de bras de fer avec le ministère de l'Emploi et de la Solidarité, le gouvernement a finalement donné le 6 avril dernier son imprimatur à une « mesure d'urgence » visant les médecins (+ 2 400 F mensuels au lieu des 3 000 F initialement proposés par la fédération) et les sages-femmes (+ 800 F mensuels), le président de la FEHAP n'est pas pleinement satisfait : « Il nous faut des garanties de financement », exige-t-il.
Une nécessité dans le contexte de pénurie de main-d'uvre qualifiée (infirmières, infirmières spécialisées, aides-soignantes, médecins dans certaines disciplines) dont souffrent de plus en plus les établissements du secteur associatif. « Il y a des hôpitaux où des services entiers ferment, non pas faute de patients mais faute de personnels », affirme-t-on à la direction du secteur sanitaire de la FEHAP. Tandis que, évoquant la seule question du recrutement infirmier, François Delafosse pronostique « une situation épouvantable pour les quatre prochaines années ».
Invitée à s'exprimer devant l'assemblée générale de la FEHAP, Paulette Guinchard-Kunstler, secrétaire d'Etat aux personnes âgées, a entendu ces doléances. Elle a rappelé que les quotas d'entrée dans les écoles d'infirmières ont été augmentés en 2000 et s'est engagée, dans la mesure où il faut quatre ans pour former une infirmière, à prendre des dispositions transitoires. La possibilité d'une « modification du déroulement de la scolarité » (avec concentration et stage de 3e année en fin de cursus) a été évoquée par la ministre qui se propose aussi de battre le rappel des infirmières ayant cessé, pour une raison ou pour une autre, de travailler. « Il y a en effet près de 50 000 infirmières diplômées qui n'exercent plus et qui constituent un réservoir de main-d'uvre qui pourrait être utilement mobilisé », a indiqué Paulette Guinchard-Kunstler. La ministre a promis : une campagne d'information, confiée aux DRASS (directions régionales des affaires sanitaires et sociales), va être lancée « très prochainement » en direction de ces professionnelles.
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