E NTRE août 1992 et mai 2000, l'équipe du Dr Arlene Forastiere (Johns Hopkins Hospital, Baltimore) a mis en place une étude sur 547 patients atteints de cancers laryngé de stade III ou IV.
Ces malades, chez qui une intervention chirurgicale pouvait être pratiquée en cas de résistance au traitement, ont été randomisés en trois groupes : le premier recevant le traitement habituel de ces néoplasies, à savoir induction par 100 mg/m2 de cisplatine et 100 mg/m2/j de 5-FU pendant trois cycles de 120 heures, suivi d'une radiothérapie chez les patients répondeurs ; le deuxième groupe a été traité concomitamment par une chimio-radiothérapie, soit 100 mg/m2 de cisplatine à J1, J22 et J43, accompagnée d'une radiothérapie ; le troisième groupe a, pour sa part, été exclusivement traité par radiothérapie. Dans les trois branches de l'essai, la dose de radiothérapie délivrée était constante (70 Gy en sept semaines).
La survie est identique
Les caractéristiques cliniques des 497 patients étaient les suivantes : âge moyen 59 ans, localisation glottique dans 32 % des cas et supraglottique dans 68 % des cas, classification de la taille tumorale T2/T3/T4, respectivement 11 %, 79 % et 1 % des cas, et classification de l'envahissement locale NO-1/N2/N3, respectivement 72 %, 26 % et 2 % des malades.
L'objectif principal de cette étude était de déterminer l'influence des traitements proposés sur le temps de survie sans laryngectomie.
« A l'issue des deux années de suivi, le taux de survie s'est révélé identique dans les trois groupes (58 %, 66 % et 52 %) », explique le Dr Forastiere. Mais seulement 12 % des patients du groupe chimio-radiothérapie concomitante ont dû subir dans les deux ans une ablation du larynx en raison de l'échec du traitement. Dans le groupe chimiothérapie suivie de radiothérapie, ce chiffre s'est élevé à 26 % ; enfin, dans le groupe radiothérapie exclusive, il s'est situé à 31 %. Pour le Dr Forastiere, « l'approche concomitante doit maintenant devenir le traitement de référence pour ces patients en raison de meilleures possibilités de conservation vocale à moyen terme ».
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