L ES quais des trains à grande vitesse (TGV) au départ de Lyon-la Part-Dieu sont infranchissables sans titre de transport, depuis le début du mois de mai.
« Le Quotidien », ému par cette mesure qui risquait d'être négative pour la santé des personnes âgées ou des patients souffrant d'une maladie invalidante, a mené l'enquête. Il apparaît, heureusement, que des dérogations sont prévues. Un « filtrage » est assuré par des agents de la gare. Tout voyageur doit présenter son billet. Les dérogations se font au coup par coup, sans publicité, afin de ne pas revenir à la situation antérieure. Alors, pourquoi cette mesure, qui devrait être étendue à Paris, mais non à l'ensemble des gares ferroviaires, « car ce serait inutile et de toute façon impossible matériellement et humainement ? ».
La direction régionale des chemins de fer de Rhône-Alpes invoque des « enquêtes clientèle » qui révèlent un sentiment d'insécurité chez les usagers des TGV. Les fraudeurs, de l'ordre de 10 %, « posaient des problèmes, lors des vérifications », ainsi que les pickpockets et les mendiants, tant dans les trains que sur les quais, explique le service de communication. Il s'agit aussi d'éviter des embrassades qui n'en finissent pas ou d'écarter les mamies éplorées qui oublient de descendre des wagons au signal du départ et, par voie de conséquence, de permettre au TGV d'être à l'heure.
Cela étant, un « filtrage » existe depuis un an, au départ des trains de nuit dans les gares de Paris, Lyon, Marseille et Nice, tient à faire remarquer la SNCF. Et la moitié des arrêts intermédiaires entre la capitale et la Côte d'Azur a été supprimée. La police des chemins de fer est renforcée dans ses opérations de contrôle « ponctuelles et irrégulières » et un compartiment de six places est spécialement réservé aux femmes qui en font la demande.
Le dispositif a vu le jour au lendemain de l'affaire Rézala, ce jeune Marseillais qui s'est suicidé dans une prison du Portugal, alors qu'il était recherché pour le meurtre d'une Anglaise dans le Paris-Nice, à la fin de 1999.
Mais il n'a jamais été envisagé de réhabiliter, au nom de la sécurité et de la ponctualité, les tickets de quai abandonnés le 3 avril 1978. Pourquoi soumettre les parents et les accompagnateurs à cette contrainte ? Et, puis, ajoute en substance la SNCF, sur la plupart des quais « ça se passe bien », tandis que là où il y a des problèmes un « filtrage » peut constituer une réponse.
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